Alors que son parcours sur Terre l’a fait passer de son Alaska natale au Québec en passant par l’Utah et Hawaï, jusqu’à son lieu de résidence actuel (pour les cinq prochaines minutes au moins) à Portland, Gus Englehorn est d’abord et avant tout un citoyen de la planète Gus, un univers étrange créé par un big bang entre la beauté sereine et le chaos apocalyptique, peuplé de héros folkloriques, de personnages inquiétants et d’insectes surdimensionnés. Un auteur-compositeur-interprète indie rock encensé par la critique, il a consacré une grande partie de sa vie à être un snowboarder professionnel, mais il a toujours rêvé d’écrire des chansons. Accompagné par son épouse Estée Preda, sa collaboratrice clé avec qui il produit ses albums et crée ses vidéoclips, son approche est viscérale, subconsciente et, comme lorsqu’il faisait du snowboard, il prend des risques et ne fait pas de compromis. 

Lorsqu’il a finalement émergé — lançant d’abord Death & Transfiguration en 2020 — il a déniché un son à la fois sombre et réjouissant, démentiel et nuancé, le tout propulsé par une guitare frénétique. Dungeon Master, le premier album d’Englehorn sur étiquette Secret City Records, est une œuvre marginale — un mariage ludique entre l’isolation, l’aliénation et un léger TOC. L’album a reçu des critiques élogieuses : «Ça procure une sensation étrange», s’est enthousiasmé le réputé critique Anthony Fantano de The Needle Drop, tandis que le magazine américain Under the Radar déclarait que l’opus était «une fascinante dose d’indie rock marginal, misant sur la voix glapissante d’Englehorn, son écriture joyeusement déjantée et ses mélodies fulgurantes. Un disque […] formidablement bizarre.» L’artiste a performé à SXSW (États-Unis), The Great Escape (Royaume-Uni), Reeperbahn (Allemagne), Festival MaMA (France), M pour Montréal (Canada), et dans plusieurs autres événements majeurs au cours des dernières années.